In my world.

Parfois je me lève, et une sorte de courant de vide me parcourt. L'absolu se confond à moi comme la rose au feu. Je ne supporte plus tellement de plaisir, je n'aime plus tellement les choses. Je déteste le jour, et le ciel clair. La nuit me fait respirer, le jour m'étouffe. Je n'avance plus qu'avec mes cigarettes, et ma tristesse. Et avancer n'est même plus un mot approprié. Je me couche tard, me lève tard. On ne comprend pas autour de moi. Je délaisse les miens, je me prive de ce qui pourrait me réconforter. Je m'enferme, doucement, dans un calvaire on ne peut plus solide et solitaire. Je ne me satisfais de rien. Les êtres me paraissent ennuyeux. Je ne leur donne aucunes chances d'être des miens. Aucunes chances de pouvoir créer le dialogue. Je suis Stone. De pierre. Gelée et enfermée. J'aime la nuit, et l'obscurité. J'aime la beauté de la lune, et les nuage violeté par les reflets de la Dame dans l'espace. Les cigarettes s'en vont trop vite, ça me fait peur. L'argent n'est pas au rendez-vous. Je fais comme je peux. Je ne plaisante plus. Ne sais plus rigoler. Ne mange que parce que c'est la vie. Ne me lève que parce que c'est comme ça. Je suis dans un état dont ne peut plus alarmant. Mon coeur se noircit de plus en plus. Je refoule tant de choses. Je ne suis plus qu'une carapace. Une carapace qui rigole, près des êtres humains on ne peut plus ridicules, mais gentils. Je n'ai que la musique pour m'accompagner. Je vie sa maladie. Comme ci c'était moi qui la tenait en moi. Je reste, errant dans les mots que j'essaie de donner pour traduire mon mal-être, mais on ne comprend pas.  J'ai 15 ans, et j'ai déjà l'impression que ma vie est foutue.